& les Chroniques
 Express
Blankenberge 
"More"

"More"
DATES | Sorti le 10 avril 2019 | Publié le mercredi 12 juin 2019
ET ALORS | C’est une invasion venue de Russie, de Saint Petersbourg en particulier, qui inonde ces derniers temps les mondes du post-rock, du shoegaze et de la dream pop ; prenons Show Me a Dinosaur, Pinkshinyultrablast ou Blankenberge pour en citer que trois. Et si l'on a envie de s'attarder aujourd'hui sur Blankenberge, c'est parce que le groupe a su digérer, assimiler et transformer des influences qui nous ont accompagnés toute notre vie, de Slowdive à Pale Saints en passant par The Jesus & Mary Chain et une infinité d'autres. Mieux, ils sont su combiner toutes ces influences dans chacune de leurs compositions afin de redonner à ce son bourdonnant un vrai coup de fraîcheur, une énergie et une passion revigorante, et, caché derrière un mur de guitares, sensibilité et fragilité. Quant à savoir pourquoi ils ont choisi le nom d’une ville côtière belge, c’est une autre histoire.

Glaring
"L'enfer c'est les autres"

"L'enfer c'est les autres"
DATES | Sorti le 12 février 2019 | Publié le mercredi 20 mars 2019
ET ALORS | Que d'esprits dans cet étrange disque. Tout d'abord celui d'Anna Nin et sa voix fantômatique qui plane au-dessus de la majeure partie des titres, évanescente, éthérée, son souffle habille avec subtilité ces compositions sombres, tout en synthés et en basses. On est immédiatement happés par cette ambiance en apparence lourde mais pourtant assez raffinée, sorte d'apnée délicieuse où l'air manque mais la proximité de l'étourdissement est attirante. Avec "Drifting Away", les fantômes sont ceux de The Cure avec ces percussions qui rappellent "Carnage Visors". D'ailleurs ici tout est gris, ce gris que l'on connait si bien et qui à amené Anna à reprendre Sartre pour le titre de ce deuxième album de son projet qu'elle mène en solo,  illustrant ainsi son état lors de l'écriture du disque "Pretty hopeless, disappointed, alone…". Si son mal-être fait autant notre plaisir, on ne peut que lui souhaiter le pire.

Isolated Youth
"Warfare"

"Warfare"
DATES | Sorti le 2 février 2019 | Publié le jeudi  7 mars 2019
ET ALORS | La formation est suédoise et c'est sur un label grec qu'elle publie son premier EP. Un grand écart géographique qui justifie peut-être l’étrangeté du disque. À moins que ce ne soit le contraire… Les hostilités démarrent avec la rythmique tribale de "Oath" et son chant presque chamanique. L’ambiance est posée, Isolated Youth est loin des repères normés et de la facilité auxquels le genre nous habitue ces derniers temps. Le titre "Warfare" offre une voix plus androgyne qui rappelle celui de Dolores O'Riordan ou d’un Brian Molko des premières heures, porté par une basse exemplaire, l’ambiance est plus instable. Avec "Safety" on sait que l'on est en présence de quelque chose de fascinant, avant que "Gold Lane" plus lancinant, torturé et addictif, confirme nos impressions. Le disque s’achève avec un endiablé "Seasons" (dont l’intro rappelle "Love Will Tear Us Apart"). Trop court, mais délicieux.

Covenant
"Fieldworks Exkursion EP"

"Fieldworks Exkursion EP"
DATES | Sorti le 7 février 2019 | Publié le lundi 25 février 2019
ET ALORS | L’annonce de la sortie d’un nouvel EP de Covenant aurait pu passer inaperçue s’il n’y avait eu ce choix de le distribuer exclusivement lors des concerts du groupe : que pouvait-il bien recéler pour mériter une telle confidentialité ? Puis les révélations concernant son contenu ont fini d’aiguiser notre curiosité : chacun des membres du groupe aurait composé un titre, et Marie de Grabyourface aurait collaboré à l'un d'entre eux. En balayant un spectre d’ambiances qui vont du field recording au spoken words, les Suédois nous offrent un disque imprévisible, surprenant et totalement inattendu qui leur permet de se réinventer, proposant cinq  bonnes raisons d'échapper à une formule dans laquelle le groupe s'était lui-même enfermé. Ici, pas de hit. Pas non plus de remixes inutiles, mais le renouveau d’un groupe bien décidé à prendre des risques. Du danger et un renouvellement : forcément, on aime !

Hante.
"Fierce"

"Fierce"
DATES | Sorti le 18 janvier 2019 | Publié le mardi 29 janvier 2019
ET ALORS | Les synthés qui portent "Fierce" sont fascinants. Ils font naître et construisent chacune des mélodies qui le constituent, entre douceur et fragilité, et installent une ambiance mélancolique subtilement apaisante. Ils parviennent à ne jamais se répéter et singularisent quelques titres ("Wild Animal", "Tomorrow is a New Day", "Waiting for a Hurricane", "Respect"...), autant de bijoux lovés dans un écrin intriguant, sorte de cold wave easy listening, soignée et intelligente. La voix, à la fois assurée et ensorcelante, d’Hélène de Thoury n’est pas en reste pour expliquer l’attachement que l’on a à "Fierce". Hante. en est à son quatrième album, et Hélène, après avoir collaboré à Minuit Machine et Phosphor pour autant de disques, a choisi de monter son propre label Synth Religion. De surcroit, et on finira là-dessus, Hélène de Thoury est parisienne. Comme quoi, on a encore deux trois choses à découvrir.

Various Artists
"Shub - Niggurath"

"Shub - Niggurath"
DATES | Sorti le 4 décembre 2018 | Publié le lundi 28 janvier 2019
ET ALORS | Le casting a tout de la super production : vingt-deux artistes collaborant à la réalisation de deux titres d'ultra dark ambient d'une heure chacun. Le ton est clairement annoncé, le cinquième volume de la série que consacre le label Cryo Chamber à l'écrivain H.P. Lovecraft se veut global et massif. Accompagné d'un livret luxueux, l'implication est totale pour ce projet qui élève le concept de collaboration au statut de catégorie hors-norme, et à ne surtout pas confondre avec une vulgaire compilation : les deux heures de voyage proposées à la lisière de notre monde sont inédites et façonnées dans un gigantesque chaudron sonore dans lequel chaque artiste a déposé son ingrédient personnel, pour un résultat qui glace le sang ou fait perler des gouttes de sueur sur la nuque. Frissons et immersion totale garantis par la crème des artistes du genre.

Bragolin
"I Saw Nothing Good So I Left"

"I Saw Nothing Good So I Left"
DATES | Sorti le 24 mars 2018 | Publié le mardi 22 janvier 2019
ET ALORS | Il arrive parfois que l’on éprouve l’envie d’écouter des choses plus faciles, sans que cela ne ternisse d’aucune façon l’estime que l’on a de l’album que l’on va choisir. "I See Nothing Good So I Left"  fait partie de ces disques qui semblent évidents. La cold (pop) wave de Bragolin rappelle des sonorités plus anciennes comme celles de Sad Lovers & Giants sans trop s'en approcher, la voix charismatique et intrigante de Edwin van der Velde , la très belle guitare (baryton pour être précis), la boîte à rythmes et les synthés transforment chaque titre en un joyau lumineux et donnent à l’ensemble un son propre, presque cristallin, et insufflent surtout à ces huit titres une véritable identité. Le groupe, originaire d’Utrecht aux Pays-Bas, est passé au Supersonic à Paris en mai dernier, quelques mois après la sortie de cet album qui est sa toute première production.

Beauty Of Inconsequenz
"Persephone LP"

"Persephone LP"
DATES | Sorti le 16 novembre 2018 | Publié le lundi 21 janvier 2019
POURQUOI | Pochette
ET ALORS | Est-ce parce qu’on ne sait absolument rien de Beauty Of Inconsequenz, que l’écoute de "Persephone" s’avère aussi troublante ? La troisième production du label berlinois Unterland ne dévoile d’elle que le corps fascinant de sa pochette, comme une invitation à pénétrer un univers que l’on découvre vertigineux, terriblement sombre, et profondément mélancolique. L’écoute de ses neuf titres révèle une juxtaposition légère et incroyablement intelligente de sons et d’ambiances qui nous emmènent aux confins d’une dimension où les fantômes de Massive Attack cotoîraient ceux d’esprits déviants. Ambient, expérimental, industriel dubsteps, trip hop, craquement de vinyls, bribes de voix énigmatiques… Un disque qu’aurait pu publier Cold Meat Industry si le label avait été basé à Bristol. 

Semiotics Department Of Heteronyms
"SDH"

"SDH"
DATES | Sorti le 6 juin 2018  | Publié le mardi 15 janvier 2019
ET ALORS | Les coups de foudre sont rares, mais la première rencontre avec l’album de Semiotics Department Of Heteronyms en a pourtant toute l’allure. Une new wave/cold wave aérienne, parfois low tempo ("The Scent") mais souvent plus entraînante ("Tell Them", "I Mean", "She Uncovers Before Me"), des synthés omniprésents, fascinants, une rythmique entêtante, et surtout, une voix féminine terriblement addictive. Voilà les composantes des huit titres qui constituent "SDH", le premier album de ce duo originaire de Barcelone qui n’en est pas à son coup d’essai ; outre un premier single en mai dernier,  Andrea P. Latorre et Sergi Algiz avaient fait leurs armes au sein d’une formation post-punk, Wind Atlas, avant de monter le label Conjunto Vacio. À l’image de la pochette, ces compositions intriguent, fascinent, créent l’envie et se livrent un peu plus à chaque nouvelle écoute. Un bijou froid, racé, intelligent.

PAGE | Précédente









